« L’agrandissement progressif du vignoble, à partir de 1985, nécessitait la mise en place d’installations adaptées.
La rénovation complète des bâtiments fut réalisée essentiellement en deux temps (1984 et 1991) sur la base de choix techniques et esthétiques inspirés par la simplicité fonctionnelle et l’absence d’ostentation, en écartant d’emblée l’option du « faux ancien ».
Subtilement intégrés, ces ajouts n’ont pas fondamentalement modifié la structure originelle de l’ensemble, qui date du XVIIe et reste ainsi globalement inchangée. »

 

Les stigmates d’une fonctionnalité ancienne
« La façade du bâtiment central, notamment conserve les stigmates d’une fonctionnalité ancienne, avec sa double porte au premier étage qui permettait autrefois de réceptionner la vendange en effectuant l’encuvage par gravité.
Au résultat, le maintien d’un parti architectural bas à l’esthétique simple et sereine, forme évasée dument inscrite entre vignoble et forêt, se fond remarquablement dans le site et conforte l’image de discrétion et de forte assiette terrienne du cru. »

Le cuvier, point d’orgue de l’ensemble
« Concession à une modernité au demeurant intemporelle, le cuvier, avec son équipement de pointe, constitue le point d’orgue de l’ensemble. De forme cylindrique, il constitue un espace remarquablement composé qui dépasse en avant-corps sur la façade.
Une coursive, parfaitement intégrée dans l’esthétique de pierre, de métal et de verre de la pièce, permet d’accéder facilement à la surface des cuves où s’opère une partie essentielle du travail de vinification.
Le volume de ce carrefour fonctionnel, à la simplicité à la fois dépouillée et recherchée, s’offre sans retenue à la lumière du jour grâce à deux vastes ouvertures en vis-à-vis, l’une sur le parc, l’autre sur la cour d’honneur, et à un dôme de verre, sorte de centre « tellurique » du domaine, qui diffuse un superbe éclairage zénithal. »

« Il n’est pas exagéré de dire que la beauté fonctionnelle du cuvier de Chevalier est unique à Bordeaux. »

Oliver Bernard